16 Août De la cheminée à la magie : Plongeons-nous dans la petite histoire du ramoneur
De l’Antiquité à l’époque moderne, les ramoneurs ont joué un rôle vital, mais souvent méconnu, dans la sécurité, la santé et le folklore des communautés, laissant derrière eux une histoire riche et fascinante.
Les premiers pas du ramonage
Autrefois, les maisons ne disposaient pas de conduits d’évacuation de fumée. Les foyers étaient simplement adossés à un mur et la fumée s’échappait par une ouverture aménagée au niveau du toit. Ce mode de fonctionnement présentait un risque évident d’incendie, en effet, les murs accumulaient des dépôts de suie provenant des feux domestiques. Pour prévenir ces dangers, nos ancêtres ont développé une pratique ingénieuse : le ramonage. À l’époque, le ramonage était réalisé à l’aide d’un outil rudimentaire appelé le « ramon », un balai constitué de branches assemblées. Les habitants utilisaient ce balai pour nettoyer les parois des murs, en éliminant ainsi, la suie accumulée au fil du temps. Ces termes d’ancien français, « ramon » et « ramonage », ont survécu à travers les siècles pour désigner cette activité spécifique.
Le ramonage, qui consistait à éliminer les résidus de suie des surfaces intérieures des murs, est ainsi devenu un savoir-faire essentiel pour préserver la sécurité et la salubrité des habitations. Au fil du temps, l’architecture a évolué et les cheminées plus sophistiquées on fait leur apparition. Les techniques de ramonage ont-elles aussi su s’adapter à ces nouvelles installations, nécessitant ainsi, une intervention directe dans les conduits pour éliminer les dépôts de suie. Les ramoneurs, experts dans leur domaine, sont devenus des acteurs indispensables pour maintenir la propreté des conduits et garantir un bon tirage des fumées.
L’histoire du ramonage témoigne de la créativité et de l’ingéniosité de nos ancêtres pour résoudre les problèmes liés aux systèmes de chauffage et de ventilation de l’époque. C’est aussi une histoire de professionnalisme et de métier spécialisé, où les ramoneurs ont joué un rôle vital dans la préservation de la sécurité et du bien-être des foyers.
Faits insolites sur l’histoire du ramonage
À la fin du Moyen Âge, le métier de ramoneur a subi une transformation significative avec l’apparition de cheminées plus larges, obligeant les ramoneurs à s’introduire dans les conduits. Cependant, pour accéder aux espaces étroits à nettoyer, les ramoneurs faisaient appel à des enfants âgés de 6 à 14 ans en raison de leur petite taille. Ces jeunes ramoneurs, qui grattaient la suie des parois des cheminées à mains nues, étaient exposés à des résidus toxiques pouvant entraîner leur décès. Face à cette situation, les ramoneurs ont progressivement adopté l’utilisation de brosses et du fameux hérisson, un outil précieux qui leur évitait des contorsions. En 1914, la France a finalement interdit l’utilisation d’enfants comme apprentis ramoneurs, mettant ainsi fin à cette pratique dangereuse.
Dans un contexte plus local, les premiers Savoyards ont fait leur apparition à Québec en 1716. Face au manque de ramoneurs, l’intendant Bégon a écrit au Conseil de la Marine de France pour demander l’envoi de jeunes originaires de Savoie, réputés pour leur petite taille. C’est ainsi que le terme « Savoyard » est devenu synonyme de ramoneur. Par ailleurs, dans certains pays voisins de la France ainsi qu’en Alsace, le ramoneur est considéré comme un symbole de chance.
L’histoire du ramonage est donc marquée par des évolutions techniques, des problématiques liées à l’exploitation des enfants et des traditions régionales. Ainsi, ces éléments nous offrent un aperçu fascinant de l’évolution de ce métier autrefois méconnu, mais qui joue un rôle essentiel dans la sécurité et le bon fonctionnement des systèmes de chauffage et de ventilation.